Orientations et objectifs
Le stage de réalisation est collectif, pensé dans une logique d’éducation populaire : le contenu est entièrement de la responsabilité du stagiaire, mais il n’est pas laissé seul face à son sujet. En effet, pendant le stage, des travaux collectifs sont organisés autour de l’ensemble des sujets pour amener chacun à travailler sa conférence sur les plans théorique et politique, l’approfondir, la préciser, identifier les contradictions à l’œuvre. La participation de chaque stagiaire à la dynamique collective est un principe non-négociable.
Le stage de réalisation invite à articuler son expérience personnelle ou professionnelle, son autobiographie choisie, des analyses théoriques sur la question, des métaphores et un jeu scénique allégé. Il n’est donc pas nécessaire d’être un expert du sujet traité pas plus que d’être engagé dans une pratique scénique. Le recours à des éléments personnels est rattaché à la dimension politique de l’incarnation d’un sujet ou d’une analyse, et écarte toute tentation de thérapie psychologisante. Il s’agit de travailler à une critique et à un démontage politique des mécanismes de domination. Dans le choix des candidats, nous serons particulièrement attentifs à cette dimension politique.
Nos stages sont ouverts à toute personne et tout collectif dont les orientations sont en cohérence avec celles de L’ardeur. Sont ainsi invités à s’abstenir les candidats ne partageant pas l’orientation anticapitaliste, antiraciste, anti patriarcale, ceux principalement intéressés par la forme (les « théâtreux » par exemple, ou ceux ne voyant dans la conférence gesticulée qu’une forme culturelle), ainsi que les adeptes des différentes mouvances du développement personnel, idéologie anti-politique que nous combattons résolument. Il ne s’agit pas d’une conférence vaguement animée sur des sujets divers, et encore moins sur des sujets que nous entendons combattre avec la dernière énergie, et que nous analysons comme une escroquerie intellectuelle doublée d’une offensive idéologique profondément droitière et dépolitisante. Nous sommes ainsi des adversaires de l’idéologie portée par de la méditation, de la CNV, du tai chi, du feng chui, du chi quong, de la médecine chinoise, de l’astrologie, de la PNL, du yoga, et même de l’homéopathie ! c’est vous dire ! Et nous ne croyons pas plus en Dieu qu’en Boudha, ou en Macron. Et nous n’ouvrirons certainement pas la possibilité d’utiliser la conférence gesticulée comme un moyen de défendre cette idéologie. Car oui, le développement personnel est une idéologie nourrie par une vision libérale du monde qui s’infiltre dans les entreprises, dans les écoles, dans les associations pour éloigner de la lutte des classes. Des ouvrages peuvent vous permettre d’aller plus loin sur cette question (Happycratie de Eva Illouz, Comment la non-violence protège l’état de Peter Gelderloos)
Enfin, et parce qu’on nous a déjà fait le procès d’intention de ne pas être honnête quand nous écrivons « Nous ne portons pas de jugement sur celles et ceux qui trouvent une voie d’apaisement dans certaines méthodes de développement personnel », nous voulions juste préciser que cette phrase est sincère. Nous savons bien comme les dominations sont destructrices tant sur le plan collectif qu’au niveau de l’individu et que trouver un apaisement individuel dans ces outils peut être salvateur et nécessaire. Mais cela n’enlève en rien que nous revendiquons un changement radical de société (entendez à la racine du problème) et que cela ne passe pas par défendre des moyens de survie et d’adaptation que certain·es d’entre nous se retrouvent obligé·es d’utiliser pour apaiser des souffrances systémiques.
Revendiquer un changement de pédagogie à l’école pour réduire voire supprimer les violences OUI
Revendiquer l’apprentissage de la CNV (Communication Non Violente) à l’école pour apprendre à gérer les violences en invisibilisant les rapports de domination NON.
Article complémentaire : conférences gesticulées et réseaux sociaux