Vocabulaire de la domination, grammaire de la résignation

Vocabulaire de la domination, grammaire de la résignation,

par Franck Lepage

Une démarche d’éducation populaire suppose d’analyser les événements liés au COVID-19 d’un point de vue systémique, c’est à dire matérialiste, et non sous l’angle psycho affectif du comportement des individus. Nous ne cherchons pas à savoir qui a raison et qui a tort, ment ou dit la vérité, nous ne sommes pas qualifiés pour démêler les querelles scientifiques qui opposent ceux-ci à ceux-là, mais notre légitimité à réfléchir appuyée sur notre expérience de citoyens est suffisante pour regarder les décisions politiques prises à la faveur de ce qui est appelé une « crise sanitaire » et de les replacer dans la dynamique du capitalisme mondialisé. Nous nous proposons donc de regarder le langage utilisé par le pouvoir pour ce qu’il révèle (ou dissimule) des grandes tendances à l’œuvre.

« Santé »

« Dans les sociétés où règne le mode de production capitaliste, la richesse se présente sous la forme d’une gigantesque accumulation de marchandises » … la fameuse phrase qui ouvre Le capital éclaire d’un jour singulier la gouvernance mondiale de l’épisode COVID 19. Dans leur dernier ouvrage « enrichissement, une critique de la marchandise », Luc Boltanski et Arnaud Esquerre montrent comment l’extension de la marchandise atteint des domaines que l’on aurait pu croire préservés. Avec les Pandemic bonds, les épidémies s’achètent et s’échangent en bourse, comme avec les « cat bonds » se vendent les catastrophes naturelles et les tsunamis. Il nous faut renoncer à l’idée que L’État est préoccupé par notre santé. Avec une classe dirigeante au service des multinationales (et donc de ses intérêts), nos corps sont des objets de profit à l’intérieur d’un système dans lequel le soin est devenu… une marchandise. Le contrôle anxiogène des populations qu’entretiennent les médias, leur stratégie de la peur, la disproportion entre cette coercition mondiale et la dangerosité comparée du SARS COV 2, la suspension des droits fondamentaux, les confinements, les masques dès six ans, préparent des opinions publiques à de nouveaux marchés : comme celui des vaccinations obligatoires, de la même façon que l’école en distanciel prépare le marché éducatif mondial. Nos corps et nos personnes sont la nouvelle ruée vers l’or d’un capitalisme qui n’a pas d’autre choix que d’étendre indéfiniment le champ de ses marchandises.

« Gouvernance »

Car si le fantasme d’un gouvernement mondial prête à sourire, en revanche, il y a bel et bien eu une gouvernance mondiale de l’épisode Covid, identifiable à la simultanéité et à la similarité des réponses des différents gouvernements du globe. La gouvernance est le contraire du gouvernement : « Toute matière tourne désormais autour des enjeux de gestion, comme si on pouvait mener ainsi des politiques » (A. Deneault : Gouvernance, le management totalitaire). La gouvernance n’est pas la disparition de l’état mais sa mise à disposition des intérêts des multinationales : déreglementation, privatisation des services publics (santé, éducation, transports, énergie, etc), mise au pas des syndicats et des opposants, et contrôle des populations. Ce projet qui a fait l’objet d’un rejet en 2005 en France est le programme de l’Union Européenne : paralyser les pouvoirs politiques nationaux pour laisser libre cours aux multinationales dans le cadre d’une concurrence internationale des capitalismes entre eux. C’est dans tous les pays de l’UE que les lits ont été supprimés dans les hôpitaux.(voir Stéphane Velut – L’hopital, une nouvelle industrie )

« Confinement »

C’est joli confinement. Ça fait cosy, bien au chaud, rien à voir avec « assignation à résidence » ou « enfermement forcé ». En février 2020, le monde découvre éberlué que le gouvernement du pays capitaliste le plus avancé dans le contrôle de sa population et la productivité des travailleurs – la Chine – première puissance mondiale, a la capacité de boucler la population d’une ville entière. Sacrés communistes !!! Les classes dominantes sont éblouies : confinement, reconnaissance faciale, notation informatique des personnes, tests et vaccins obligatoires etc. Un mois plus tard, les autres capitalismes, dont la France, bouclent à leur tour leur population entière.

Le dirigeant indien, à partir d’un nombre de cas proprement grotesque à l’échelle du milliard et demi d’indiens (quelques dizaines) donne 4 heures à sa population pour se confiner, provoquant un exode géant et des morts en pagaille. La jouissance du pouvoir s’est exprimée partout avec éclat. Avec un seul cas recensé dans les Côtes d’Armor (600 000 habitants), Macron et sa préfète on fait survoler les plages par des drones et des hélicoptères. Et il s’est trouvé des gendarmes pour faire cela ! Quant au maire de Cholet (celui-là même qui avait été condamné pour avoir suggéré à propos des gitans « qu’Hitler n’avait peut être pas tué assez de gens ») , avec zéro cas recensés à l’époque, il impose avant toute le monde un couvre feu à sa population : de la jouissance pure !

Dans l’histoire humaine, l’emprisonnement à domicile d’une population entière est la grande nouveauté et la grande avancée dans l’exploitation capitaliste. L’enjeu du confinement n’est pas sanitaire. Il est économique : c’est le marché de la vaccination qui consiste à vendre une population à des laboratoires. On se rappelle les millions de doses achetées par la France pour le virus H1 N1 (ou plus récemment, le milliard dépensé pour le Redemsivir du laboratoire Gilead une semaine avant l’évaluation négative de l’OMS sur l’efficacité de cette molécule). Mais une population qui, à plus de 50 % (selon les sondages commandés par le gouvernement), refuse le vaccin, ne représente pas un marché digne de ce nom. On nous a donc prévenu. En deçà d’un nombre suffisant de vaccinations, l’épidémie ne sera pas stoppée, et le confinement ne pourra pas être levé. Là est le chantage. Le peuple complotiste des mauvais citoyens sera le responsable du blocage de l’économie et de la liberté des citoyens dociles. La vaccination sera obligatoire ou ne sera pas.

« Fachosphère »

Journal de France Culture du 30 août 2020 : « Une manifestation « d’anti-masques » à Berlin avec des drapeaux du Reich !!! ». Double manipulation rhétorique : 1- les personnes qui contestent l’obligation coercitive du masque en extérieur se voient qualifiés « d’anti-masques » globaux, ce qui est faux : ils ne sont pas contre les masques en général mais contre une décision dont l’absurde le dispute à l’arbitraire s’agissant des espaces extérieurs ; 2- tous ceux qui questionnent cette politique sont du même coup assimilés à l’extrême droite.

On nous refait le coup des gilets jaunes que les médias d’État s’ingéniaient à délégitimer en les assimilant à des racistes d’extrême droite. Les 86 premières gardes à vue lors du premier samedi sur les Champs-Élysées avaient été présentées par le ministre de l’époque comme des membres de « l’ultra droite ». Une fois libérés, pas un seule personne politisée, pas un seul militant, mais 86 travailleurs, artisans, professionnels divers ! Combien de sympathiques copains de gauche ai-je entendus traiter les gilets jaunes de racistes d’extrême droite, se détourner des ronds points en se bouchant le nez, et se délivrer une médaille de gauche en transformant leur mépris de classe en vertu politique.

Trois jours plus tard, JT de France 2, on continue avec cette fois une manifestation anti-masques de dix-huit milles participants à Berlin !!! Le reportage ne montre d’images que des militants néo- nazis ! On a un peu de mal à penser qu’il y avait dix-huit  milles néo nazis. Un pauvre père de famille à la fin du reportage dit quand même que l’extrême droite c’est presque rien dans cette manif et que 99 % des manifestants sont de sages travailleurs et des citoyens normaux.

Mais ça marche ! Le masque divise déjà la gauche comme le voile avant lui !!! Et comme si ça n’était pas assez de rouler pour le Troisième Reich en questionnant la gestion de cette épidémie, ceux qui s’y risquent se voient affubler par la gauche vertueuse du vocable infamant de complotistes, un nouveau venu dans l’arsenal sémantique de la domination, et une nouvelle entrée dans le dictionnaire des crétins.

« Complosphère »

A trois reprises déjà, dans les pages du Monde Diplomatique, l’excellent Frédéric Lordon s’était pourtant exprimé sur cette notion imbécile et hautement discutable dont se délectent les journalistes des médias d’État au point que cette accusation infamante revienne toutes les trois phrases dans leur discours, ce qui devrait nous alerter. Certes, on se doute qu’il existe çà et là quelques jobards dont la pensée politique se limite à suspecter Bill Gates de vouloir installer un gouvernement mondial à coup de nano puces dissimulées dans des vaccins obligatoires, avec l’aide des extraterrestres et de la CIA aux ordres des services secrets israéliens et d’illuminatis réfugiés sur l’Île de Pâques ou au Mandarom !!! MAIS…

MAIS ces extrapolations hasardeuses ou tragi-comiques ne devraient pas nous faire perdre de vue que le néanmoins William Gates est bel et bien influent, qu’il a néanmoins investi massivement dans les technologies vaccinales depuis dix ans, qu’il milite publiquement et bruyamment pour une généralisation et une obligation vaccinale mondiale, que le Monde (journal hautement complotiste) nous apprend qu’il est devenu le principal financeur de l’OMS et qu’à ce titre – tout payeur étant décideur – il a contribué à faire assouplir les critères permettant de déclarer une pandémie. Toute personne y voyant un acte de philanthropie plutôt que le juteux marché de la santé de nos corps dont l’ami William a bien compris l’intérêt, devrait changer de lunettes. Croire que Bill Gates est un milliardaire philanthrope relève soit de la mauvaise vue, soit de la mauvaise foi : la première se corrige, la seconde se combat. Pas besoin de complots, nos pires scénarios de science-fiction sont largement dépassés par l’accélération technologique : nous avons découvert éberlués la reconnaissance faciale et la notation des citoyens chinois avec un système de permis social à points, reconnaissance faciale que le maire de Nice essaie d’obtenir pour sa belle ville, les nano puces intradermiques existent et sont implantés depuis dix ans aux USA sur des nourrissons à la demande des mamans qui peuvent suivre l’état de santé de leurs bambins, et quand le président Poutine claironne fièrement sur sa télé que la Russie est en possession d’un missile qui se ballade à plus de 10.000 km/h,  les « complotistes » qui cherchent encore des armes dans les traînées du ciel me paraissent quelque peu has been !

En revanche, l’accusation de complotisme (comme celle de sympathie d’extrême droite sous l’étiquette de « confusionniste »), savamment distillée par un pouvoir qui a créé l’extrême droite de toute pièce et qui s’en sert pour gagner chaque élection, a l’immense mérite de diviser le mouvement social et de semer la pagaille à gauche. Toute contestation de la stratégie gouvernementale s’apparentant à une théorie du complot, on se demande ce qui reste de la possibilité de construire une critique et un rapport de force ? Se faire traiter de complotiste en partageant une conférence de l’équipe de l’Institut Hospitalier Universitaire de Marseille, entretien d’une heure suivi d’un débat contradictoire, dans lequel sont exposés calmement et avec précautions méthodologiques des attendus strictement factuels et scientifiques en se gardant de toute opinion polémique, révèle l’étendue du désastre intellectuel d’une gauche qui a renoncé à toute approche matérialiste : Covid 19, le virus qui rend con… la gauche !

Le peuple (le populo, les prolos, la populace) est complotiste ! Trop cons pour réfléchir par eux-mêmes, il convient de les protéger en censurant les fake news. Dans sa frénésie de se démarquer du populo, la petite bourgeoisie intellectuelle sera donc anti-complotiste ! Les « MAIF-CAMIF-Télérama » l’ont entendu à la télévision : ce peuple est également d’extrême droite, la fachosphère et la complosphère sont une seule et même sphère. Être de gauche aujourd’hui, c’est choisir Macron contre les fachos. La petite bourgeoisie a voté…

J’aime bien les complotistes, sans eux, je ne me serais jamais intéressé aux nano-technologies, à la prise de pouvoir de Bill Gates sur l’OMS, je ne me serais posé aucune question à propos de la 5G, je n’aurais rien su des versements faramineux des laboratoires à des décideurs politiques et médiaux en millions d’euros. Si j’avais dû compter sur TF1 et France 2 pour enquêter et m’informer, j’en serais probablement encore à bêler avec mes amis de la gôgauche qu’il faut respecter les gestes barrière et demander des masques gratuits (tu comprends Franck, il y a des vieux qui meurent dans les EHPAD… !?).

Le déchaînement de « débunking » qui a suivi le film « Hold-up » et la frénésie des journalistes, éditorialistes, chroniqueurs, sociologues dans leur traque des fake news devraient alerter sur la soudaine passion d’objectivité qui saisit la bourgeoisie dès qu’un film ou un évènement risque d’entraîner suffisamment de monde pour faire faire mouvement social. Tout sauf un retour des Gilets jaunes !!  Depuis quand exige-t-on objectivité d’un documentaire engagé et polémique ? On n’avait pas fait autant d’histoire pour le docu sur « Le monde selon Monsanto » (sacrément complotiste) , celui de Ruffin et Perret « J’veux du soleil », ou celui de Michael Moore sur le World Trade Center (palme d’or complotiste), ou sur « We feed the world », etc, etc… Diable, quelle énergie dépensée contre ce film, on en aimerait autant pour débunker les fake news du gouvernement sur la privatisation du système de retraites ou sur le massacre du droit du travail. Le fait qui doit réellement nous inquiéter dans cette affaire est le retrait du film de la plateforme Vimeo, et sa censure,  alors que s’y expriment sociologues, médecins, et même l’ancien ministre Douste-Blazy… Tout ça ne sent pas bon. Les enragés de la liberté d’expression qui nous ont donné moult leçons après l’affaire des re-caricatures ont une conception de la liberté d’expression à géométrie pour le moins variable. Je me sens capable de juger des hypothèses d’un film même si elles sont élucubrées. De qui ou de quoi a-t-on peur ? Et de quoi voudrait on me protéger par la censure ?

« 40.000 morts »

Pourtant, pas besoin d’aller chercher du côté de la « complosphère » et de la « fachosphère » pour nourrir des réserves sur la stratégie répressive du tout masque ou du confinement total. Il suffit de regarder les chiffres officiels du gouvernement et de disposer d’un cerveau doté de deux hémisphères, et en état de fonctionner. Le problème n’est pas de savoir si le masque protège ou pas du virus, mais si ce virus-là nécessite de telles mesures ? La question à se poser est celle de la finalité du confinement. Selon les propres informations fournies par le gouvernement : sauf rares exceptions, ce virus n’affecte que les personnes très âgées et déjà malades (co-morbidité) dont l’espérance de vie ne dépasse pas 1 an. La moyenne d’âge des décès imputés au Covid est de 83 ans !!! Le spot du gouvernement le dit : « 9 malades sur 10 ont plus de 65 ans » et 8 sur 10 ont plus de 80 ans. Le virus n’affecte pas les enfants, dont on découvre qu’ils ne sont pas contagieux avant 11 ans, et affecte très peu les adultes qui sont soit « asymptomatiques » (le virus ne leur fait rien, au point qu’ils peuvent ne pas s’en apercevoir) soit s’en tirent avec une petite semaine de fièvre, perte du goût, toux sèches et nez qui coule. Toujours selon le spot du gouvernement qui passe en boucle sur nos radios : « les signes passent généralement au bout de quelques jours… en cas d’aggravation consulter votre médecin ». « Paie ton virus » comme disent les d’jeuns. Voilà le virus qui nous a fait boucler deux mois à la maison, et qui fait se trimballer les gens avec un masque sur le pif en pleine rue, qui masquent les élèves des journées entières, et engager des personnes dans les écoles pour désinfecter les poignées de portes… Ce n’est plus de la science-fiction, c’est Black Mirror en délire généralisé !

« EHPAD » (Établissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes)

Arrive alors généralement le deuxième argument : « d’accord, nous on n’en meurt pas mais ça peut tuer des vieux si on les approche ! ». C’était donc pour protéger les vieux malades qu’il fallait confiner la France ! Car les vieux en bonne santé s’en tirent aussi bien que les autres. Leur système immunitaire fait le boulot. J’ai une excellente amie de 80 ans qui l’a attrapé et qui s’est fait sa semaine de légère fièvre-mal de crâne- Doliprane- mouchoir- tisane- dodo, et qui se porte comme un charme. D’où le deuxième amalgame médiatique : ce virus ne tue pas les vieux, mais ceux qui sont déjà malades, mourants, ou dont le système immunitaire est affaibli par leur chimio (le cancer restant la première cause de décès en France, avec 156 000 décès annuels).

Touchante soudaine sollicitude de la part d’un gouvernement qui se fout des vieux comme de son premier pot de vin, qui vend nos retraites à Blackrock, qui privatise les EHPAD et dégrade la condition des résidents dans des proportions indécentes (une douche par semaine, des vieux qui baignent des journées dans leurs excréments faute de couches et faute de personnel)… mais que voilà soudain transformés en croisade nationale ! Et on entend des ministres, la larme à l’œil, se pencher sur le cas des EHPAD ! Et la gauche vertueuse brandir les EHPAD comme justification du masque à l’école et de la distanciation sociale ! Peut être est-il bon de rappeler qu’un EHPAD est un mouroir : ce n’est pas une thalasso ou des petits vieux viennent faire un séjour de détente ! On rentre en EHPAD pour y mourir et on y meurt. C’est la fonction de l’EHPAD. On ne sort pas d’un EHPAD, sinon les pieds devant. La moitié des séjours dure moins d’un an et demi (chiffres de la DRESS). Alors oui, le Covid peut aggraver et achever un mourant. Mais les mesures d’isolement et le bouclage des vieux dans leurs chambres avec suppression des temps collectifs, repas etc, a probablement plus tué de résidents que le Covid.

Et on en vient au chiffre magique : « Tu te rends compte Franck, il y a quand même eu quarante mille morts » me dit une amie qui fait classe toute la journée avec son masque sur le visage. Qui peut encore oser discuter en face de 40 000 morts. On imagine un carnage, quarante mille cadavres empilés en une montagne de corps ou gisant dans leur sang au soir d’une bataille digne de Game of thrones… une hécatombe ! Oui sauf que ce chiffre n’est pas très important, et qu’il est même assez banal, et pour tout dire normal ! Et c’est l’autre astuce des médias d’État de ne les mettre jamais en perspective. Ça devient tout de suite moins dramatique ! Résumons : il y a en France, 650 000 morts chaque année, qui sont compensés par un peu plus de naissances. Cela s’appelle la démographie. Cela concerne en premier lieu les morts de vieillesse qui meurent rarement en bonne santé, mais qui chopent une maladie à un âge avancé où leurs défenses immunitaires ne sont plus ce qu’elles étaient… grippe, diabète, cancer, infarctus ou… Covid et qui claquent d’insuffisance respiratoire. Cela représente environ 300 000 morts qui se répartissent entre les EHPAD et les Hôpitaux.

A la différence de l’Allemagne, la France a comptabilisé comme morts DU Covid les morts AVEC le Covid. Car nos valeureux pourfendeurs « d’anti-masques complotistes » devraient s’obliger à répondre à la question suivante : pourquoi l’Allemagne avec une population de 80 millions d’habitants ne déclare que 9.000 morts du Covid, soit quatre fois moins que la France ? Trois explications possibles : 1- la choucroute protège du Covid encore mieux que l’hydrochloroquine, le virus devient plus ou moins dangereux selon le sens qu’il traverse la frontière. 2- l’Allemagne a un meilleur système de santé que la France (en fait non, elle est soumise à la même politique de casse de son système de santé par les technocrates néo-libéraux bruxellois). 3- l’Allemagne a un système de comptage différent !

Pour mémoire, il est important de garder à l’esprit pour arriver aux 650 000 morts annuels, qu’il meurt en France deux mille personnes chaque jour. En appliquant le système de comptage allemand, plus honnête et plus rigoureux, on divise le nombre de morts du Covid en France par quatre ce qui nous donne 7.500 morts en… six mois, reléguant ce virus dans la classe des minables par rapport à d’autres de ses concurrents dont on ne parle pourtant pas, pour lesquels on ne nous confine pas, ni ne nettoie les poignées de portes !!!

7 500 morts en six mois ça fait tout de suite moins sexy sur une antenne de radio censée nous foutre les jetons !

« Crise » (sanitaire)

Il n’y a pas de crise dans le capitalisme parce que le capitalisme est un régime de pseudo crises. Voilà 50 ans que nous sommes en crise tous les jours ! Crise économique, crise terroriste, crise sanitaire, tout est bon pour faire passer des lois d’exception. Quand 264 individus possèdent l’équivalent richesse des 7 milliards restants, l’accumulation a atteint un stade que l’humanité n’avait jamais connu. L’existence même de cette humanité est désormais conditionnée à une nouvelle rupture fondamentale consistant à rejeter la domination de la propriété privée. De nos jours le rôle des États est le même partout : protéger ces inégalités. Les classes dominantes n’ont pas d’autres choix que de rester un joueur respecté dans la frénésie internationale du marché.

La France n’ouvrira pas de nouveaux lits, n’augmentera pas le salaire des infirmiers, parce que si elle le faisait, elle prendrait du retard dans cette frénésie de privatisation. Sarkozy président, Roselyne Bachelot ministre, Martin Hirsch directeur de l’agence de santé, Jean Castex administrateur des basses œuvres, ont envoyé au nom de la nouvelle gouvernance hospitalière de jeunes consultants expliquer aux médecins qui dirigeaient les hôpitaux, qu’ils allaient devoir passer « d’un hôpital de stock à un hôpital de flux ». C’était en 2002. Ce sont ces mêmes personnes qui sont supposées aujourd’hui nous faire croire qu’ils s’occupent de notre santé. Ils sont parfaitement au courant des dégâts qu’ils occasionnent. Olivier Veran, le nouveau directeur de la santé, les a même nommés au cours d’une conférence de presse : dépression, suicide, maladie, destruction du lien social, il n’a rien oublié. L’obscénité de cette énumération, n’avait d’égal que le discours, deux ans plus tôt, de Macron après la première insurrection des Gilets Jaunes : « je les ai vus, ces hommes et ces femmes qui se lèvent tôt le matin pour aller travailler loin ». Discours imbécile digne d’une rédaction de classe de seconde ! Et pourquoi pas pieds nus dans la neige pour aller tirer de l’eau avec un saut en bois au fond d’une forêt, couvert d’une maigre chemise de mauvaise toile soufflant sur leurs doigts gourds pour les réchauffer ? Macron, Veran, Castex, Bachelot, ces grands bourgeois ne connaissent le peuple qu’à travers Victor Hugo ! Nous n’avons plus d’autre alternative que de leur désobéir. Au risque de se faire traiter de complotistes par leurs alliés de la petite bourgeoisie intellectuelle toujours prompte à donner des leçons de morale au peuple !

« Fascisme »

« Même si les politiciens fonctionnent au niveau national, ils dépendent largement de la situation des multinationales. En fait nous pourrions parler à propos de ces nouvelles figures d’une espèce de fascisme démocratique, désignation paradoxale mais appropriée à la situation. La décomposition de l’oligarchie politique traditionnelle donne naissance à la figure d’un nouveau fascisme dont l’avenir est incertain mais qui n’est assurément pas une bonne chose pour les gens qui auront à le subir. » (A. Badiou). Si l’on n’aime pas le terme de fascisme ou si on le trouve excessif, on peut alors parler de régime libéral autoritaire, dont la Chine nous montre le chemin.

Covid 19, le virus du pouvoir

Macron n’a pas fini de s’amuser ! Un coup je confine la population et met la police au service de mon délire, un coup je t’oblige à porter un masque, un coup j’oblige tout le monde à porter un masque, et demain peut-être j’interdirai le port des chaussettes rouges ou des chemises rayées. C’est cela la nouvelle gouvernance mais ça n’est pas que cela, car au delà des mesures de contraintes et de réductions de liberté, se profile surtout des mesures anti-sociales de casse accélérée des services publics, de liquidation du droit du travail et de nettoyage de l’économie comme le capitalisme sait en faire cycliquement.

Références

L’OMS modifie ses critères de pandémie

Le moment paranoïaque (le déferlement totalitaire) face à la dialectique du maître et de l’esclave par Ariane Bilheran

Gouvernance, le management totalitaire par Alain Deneault

Trump par Alain Badiou

Enrichissement, une critique de la marchandise par Luc Boltanski et Arnaud Esquerre

Stéphane Velut. L’hopital, une nouvelle industrie. Gallimard

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